Jean Louis Mahé : Quand le cuir se fait Vegan

Le cuir est une belle matière. Souple, solide, élégante. Aussi, lorsque j’ai dû me racheter un nouveau sac à main, je me suis naturellement mise à chercher un sac en cuir. Mais le hic, car s’en est bien un, c’est que je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ces immenses peaux que j’avais pu voir en travaillant dans la mode pendant plusieurs années. 

Je ne suis pas vegan, mais l’alimentation est une chose, la mode en est une autre. Doit-on réellement sacrifier des animaux pour des sacs à main ? Existe-t-il des alternatives au cuir animal ? Tant de questions qui m’ont poussé à chercher des marques de maroquinerie éthique soucieuses de la protection de la Nature. C’est ainsi que j’ai découvert Jean Louis Mahé, une belle marque travaillant le cuir végétal. J’ai donc contacté Virginie, la fondatrice de la marque, pour qu’elle me raconte son histoire.

Après la lingerie éthique Nénés Paris, le make-up naturel Les Narcisses, ou le coaching professionnel de Sanagi, Jean Louis Mahé est donc mon 4e portrait d’entreprise engagée !

Un hommage aux amoureux de la Nature

Virginie ne vient pas de l’industrie de la mode. Mais étant très sensible à la cause animale, elle décide en 2016 de bousculer les codes avec un projet ambitieux, celui de transformer un marché basé sur l’exploitation des animaux : le cuir.

« Jean-Louis Mahé est le nom de mon grand père. Mes grands-parents m’ont transmis l’amour de la Nature. Ils m’ont appris à l’observer et à la protéger. Cela fait aujourd’hui partie de l’ADN de la marque et en la nommant ainsi, je voulais rendre hommage à cet héritage familial. »

Cabas « Antilope », sac en bandoulière « Zebra », pochette « Galago »… Chaque sac porte le nom d’un animal herbivore. La marque est également approuvée « Vegan » par l’association de protection des animaux Peta. Le ton est donné ! Les modèles puisent leur inspiration dans la nature sauvage et les associent à un design volontairement urbain. 

« A l’époque je ne trouvais pas ce que je voulais sur le marché. Je souhaitais vraiment trouver une alternative qui corresponde à mes valeurs. J’ai donc lancé ma marque de maroquinerie. »

Un travail de longue haleine

Il aura fallu presque 2 ans pour que la marque voit le jour. C’est avec le soutient de la BPI et une campagne de financement participatif que le projet a pu se concrétiser. Au delà de l’aspect financier, il fallait aussi trouver les matériaux et les bons partenaires.

« Les matières étaient difficiles à trouver. Je voulais travailler une fibre 100% végétale et écologique. Aujourd’hui on utilise une toile à base de coton ou encore de la fibre de bambou. 

Malheureusement nous n’avons pas encore atteint la solution idéale : il y a encore des améliorations à faire notamment sur les procédés d’imperméabilisation. Et si on peut produire en Europe, il est encore difficile de tout faire faire en France, pour des raisons de coûts.

Mais beaucoup de progrès sont réalisés chez les fournisseurs de textiles, il y a d’ailleurs beaucoup plus de choix de matières aujourd’hui qu’il y a deux ans. Il faut rester optimiste ! »

Des sacs aux chaussures

Jean Louis Mahé s’est lancé avec de la maroquinerie hauts de gamme,  soignant les détails à chaque étape de la confection. Les sacs coûtent aujourd’hui entre 179€ et 259€.

« Les modèles sont cher à fabriquer. La marge réalisée est encore faible, mais je voulais vraiment un beau produit. Je voulais créer quelque chose qui montre nos savoir-faire et l’art de travailler la matière. […]

J’évite de trop me projeter vers l’avenir. Mon expérience m’a montré qu’il était difficile de prévoir ce qui allait se passer pour ma marque, mais on travaille de plus en plus sur de nouveaux types de produits.»

Après bientôt 3 ans d’existence, la marque élargit sa gamme au prêt-à-porter, et très bientôt… aux chaussures ! Affaire à suivre 😉

Merci Virginie, pour ton engagement et ton témoignage. Jean Louis Mahé est une belle preuve que des alternatives moins violentes envers les animaux existent.